C'est très bon

La souris bleue – Kate Atkinson

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     « Tout par devoir, rien par amour. Le devoir finissait par vous tuer. »

Voilà un livre pas très récent, exhumé de ma pile à lire pendant le conf’, et qui m’a fait renouer avec Kate Atkinson, cette grande autrice anglaise (oui je vais finir par arriver à dire autrice…) que je lis de temps en temps avec enthousiasme et que j’oublie ensuite. Comme c’est dommage. Elle est pourtant formidable, cette Kate.

Jackson Brodie est un détective privé séparé de son épouse Josie,  qui lui en a préféré un autre, père d’une gamine de 8 ans déjà un peu ado dans sa tête et ses tenues vestimentaires…

C’est un souci pour Jackson, qui voit déjà peu sa fille et craint l’éloignement (l’ex projette de déménager bien loin avec son nouveau compagnon). A cette inquiétude personnelle se rajoutent une enquête, non trois enquêtes et disparitions -dont celle d’une toute petite fille, qui semble s’être envolée il y a de cela fort longtemps – que le détective va devoir mener en parallèle et qui sont probablement liées les unes aux autres…

Je n’en dis pas plus concernant l’intrigue qui surprend par sa noirceur et dont la construction est tout simplement remarquable. Les histoires qui nous sont racontées ont des allures de nouvelles indépendantes les unes des autres, (ce n’est pas pour me déplaire, mais ce n’est pas l’objectif ici, même si l’on sait que Kate Atkinson est aussi une excellente nouvelliste) avant que l’on glisse peu à peu vers une seule et même histoire, pleine de douleurs, d’événements sordides, de blessures qui restent toujours aussi purulentes des années après les événements tragiques sur lesquels Brodie enquête. Tout cela est allégé par un humour anglais très atkinsonien, des personnages bien campés, drôles comme tout et aussi très émouvants.

Au delà du roman qui est objectivement très bon, j’ai aimé la « sous-couche » du texte : les réflexions, pensées des personnages, sur l’amour, la maternité, ou non maternité, pas si simple à vivre pour les femmes dans les deux cas, les pères (Brodie et les autres : il est beaucoup question d’être père ici, de la plus belle à la pire des façons) …

« La Souris Bleue » dépasse le cadre de la simple lecture divertissante – alors que je n’en demandais pas plus, je voulais juste sortir un tout petit peu de ma peau de confinée à ce moment-là et mon plaisir n’a fait que croître en découvrant cette fameuse « sous-couche » – avec cette belle profondeur piquée d’un humour bien corrosif. C’est même parfois assez osé, je crois me souvenir que j’avais été frappée, lors de ma précédente et lointaine lecture de Kate Atkinson, de ce trait parfois cru !

Un roman à sortir d’urgence de vos piles, s’il s’y trouve  🙂

« Jackson n’avait jamais cru qu’il y avait une seule personne qui vous fut destinée au monde. Et si c’était le cas, avec la chance qui le caractérisait, elle devait travailler dans une rizière de la Chine centrale ou alors c’était une tueuse confirmée en cavale. »

 

 

 

 

 

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12 réflexions au sujet de « La souris bleue – Kate Atkinson »

  1. Ah c’est drôle durant le confinement j’ai sorti un roman d’elle de ma pAL! C’est vrai, elle a du talent (mais j’ai été un peu déçue par certains côtés de ma lecture) Cependant avec jackson Brodie, c’est bien!

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  2. j’avais adoré ce titre de cette auteure (je n’arrive pas à dire autrice !), et la suite est aussi très bien de la même qualité et de la même drôlerie corrosive. Le même type d’humour que celui de Jonathan Coe, je trouve.

    Aimé par 1 personne

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