« S’adapter. C’est la survie. Celui qui ne s’adapte pas, meurt. »
Une femme trompée par son mari projette de l’empoisonner avec des raviolis, un plat qu’il adore. Mais elle rencontre un obstacle de taille en la personne d’un petit voisin qui goûterait bien, lui aussi, aux raviolis préparés par la dame… or celle-ci ne fait pas dans le meurtre d’enfants. Que va-t-il se passer?
On ne le saura pas, enfin pas tout de suite, car le récit s’arrête pour raconter tout autre chose … on oublie donc provisoirement les raviolis pour se pencher sur le lointain passé de l’empoisonneuse, qui autrefois vendit son corps pour de l’argent, ses relations avec son père, puis on nous parle d’un curieux syndrome, d’un enfant au don très particulier, de la peste à Marseille, d’un romancier en panne d’inspiration, de sales bêtes entre le rat et la taupe qu’il faut exterminer…
Toutes ces brèves histoires sont évidemment en lien et s’enchaînent assez subtilement jusqu’à la fin, improbable, censée boucler la boucle.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce bouquin que j’avais volontairement délaissé à sa sortie, me disant qu’avec un titre aussi farfelu, je serais forcément déçue. J’aime, que dis-je, j’adore les raviolis, mais ce truc de fractale ne m’attirait pas franchement, il faut le dire. Pas pour moi, vraiment.
Il n’empêche, grâce à Phili qui a chroniqué récemment un autre titre de Pierre Raufast, j’ai eu une soudaine envie de raviolis. Et j’ai bien fait : voilà un roman très distrayant, plein d’imagination, plutôt bien écrit, qui varie les registres (on a même des moments assez gore, ça surprend), organisé d’une façon originale et amusante. Dans sa construction, il m’a fait penser à un livre que j’ai aimé passionnément : « Autour du monde » de Laurent Mauvignier, qui utilise lui aussi un procédé de récits qui s’enchaînent (comme une vague…) La comparaison s’arrête ici, les deux romans n’ayant strictement rien à voir, ni de près ni de loin.
J’ai passé un excellent moment, dans la voiture, sur le chemin du retour de vacances (oui je sais, j’ai de la chance de ne pas vomir en voiture et de pouvoir lire assez longtemps sans être dérangée), grâce à ce bouquin qui se lit sans façon, juste pour le plaisir de lire une bonne (plusieurs bonnes…) histoire.
Seule la fin m’a un peu déçue, c’est le bémol : l’auteur a du talent, énormément d’idées, il est drôle, il raconte bien, je trouve dommage de terminer un roman aussi réussi sur la longueur d’une façon aussi abracadabrante que facile…
J’ai toutefois très envie de lire un autre roman de Pierre Raufast, dont l’originalité m’a vraiment séduite. Le côté mathématiques de la fractale qui me rebutait n’a finalement pas du tout été un obstacle : aucune équation ou autre horreur scientifico-spatiale qui me font depuis toujours dresser les cheveux sur la tête dans ce livre… juste des histoires, racontées par un monsieur visiblement très entraîné (il a des enfants très friands des contes de leur papa) et qui semble s’amuser beaucoup.
Une chouette découverte !
Quand quelqu’un touchait un objet, Paul voyait la rémanence rouge de ses empreintes digitales pendant plusieurs secondes. il distinguait clairement les nuances de la palette émotionnelle de sa mère grâce aux couleurs de son visage.
C’était ainsi. Cela ne le troublait pas. Comment aurait-il pu savoir ? Il voyait ainsi le monde depuis le début. C’était sa normalité à lui.
Phili l’a chroniqué ici, il y a aussi Miss Léo qui a adoré.
Je suis hyper curieuse… j’avais aussi abandonné l’idée de le lire à cause du titre mais bon, pourquoi pas.
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Ne pas se fier au titre ! Une lecture plus que sympathique 😉
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Mille mercis, très chère Comète, pour les liens : quelle chance tu as de pouvoir lire en voiture (cela m’est impossible). Contrairement à toi (mais tu sais pourquoi); je suis très sensible aux fractales (ce sont des objets mathématiques de pure beauté !). J’ai un peu oublié toutes les histoires de cet opus mais je garde un bon souvenir de ce moment de lecture. Des bises (tout plein).
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Merci à toi ma Phili, sans ton billet je n’aurais pas eu envie de découvrir cet auteur et cela aurait été dommage ! Gros bisous
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Pas de vraies fractales (ou alors les histoires enchâssées?) tu as donc survécu, j’espère que tu continueras avec l’auteur;
Ceci étant, des fractales tu en as au supermarché, avec certains légumes (qwa?)^_^
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Kwwwwa???? Explique stp !!!
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Le chou romanesco (https://www.jardinsdefrance.org/les-fractales-et-la-reiteration-chez-les-plantes/)
les cotes de bretagne (http://tpelesfractales.over-blog.com/2016/01/les-cotes-de-bretagne.html)
On te dit que les maths ça peut être marrant! ^_^
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Je ne verrai plus jamais le chou romanesco de la même façon !😄
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Bonsoir Une Comète, j’ai beaucoup aimé ce roman et encore plus le suivant : Habemus piratam. Un régal. Bonne soirée.
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Merci Dasola ! Je vais le lire ! Bonne soirée 🙂
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Un auteur que j’apprécie, ce titre fait partie de mes préférés. Il donne envie de raviolis, tu as raison 😉
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Je vais lire tous les autres 🙂
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