« Je suis une fille pour mon plus grand malheur »
Patience ! C’est ce qu’on recommande aux femmes peul, au Nord du Cameroun. Mariées de force, abusées, maltraitées, elles appartiennent à leur famille toute entière : les oncles peuvent donner leurs nièces pour servir des intérêts lucratifs. Les femmes n’ont d’autres choix que de se soumettre et d’appliquer, tête baissée, la Munyal, sous peine d’outrager gravement Dieu et la famille… L’homme a tout pouvoir et la femme, quoiqu’elle fasse, est coupable.
Les impatientes racontent l’histoire, inspirée de faits réels, de Ramla, Hindou et Safira. Ramla est forcée de rompre avec le garçon qu’elle aime, à qui elle était promise, pour épouser un homme plus âgé- le mari de Safira- et qu’elle ne connaît pas. Il est riche, cela seul compte. Intelligente, jolie, cultivée, Ramla avait pourtant tout pour prétendre au bonheur…
Hindou, quant à elle, épouse contre sa volonté un cousin violent et alcoolique. Assommée de coups, sans le moindre soutien de ses proches, elle a pour unique recours… la fameuse patience.
Safira, la troisième femme du roman, voit débarquer dans son couple la jeune Ramla, son mari ayant décidé, après des années de monogamie, de prendre une seconde épouse. Safira se doit non seulement d’accepter la décision de son époux sans broncher mais aussi faire le meilleur accueil à sa rivale. Sa patience est mise à rude épreuve… elle ne se soumettra pas si facilement.
Ce livre est une vraie claque : il soulève indignation et colère. Femmes européennes et libres que nous sommes, il est nécessaire d’ouvrir les yeux sur ce que vivent d’autres femmes, ailleurs … au XXIe siècle ! En effet, ce ne sont pas des pratiques exotiques d’un autre temps qui sont narrées ici, mais une réalité affreuse et hélas tout à fait contemporaine.
D’un point de vue littéraire, on peut s’interroger sur la classification de roman et sur la présence des Impatientes dans cette catégorie au récent Goncourt. L’écriture est tout de même assez simple, sans effets, quoique maîtrisée. La forme chorale utilisée, qui lie les trois femmes entre elles, est efficace, le roman se lit bien, pourrait-on dire. On tourne les pages avec fébrilité, tant le sort de ces femmes nous crèvent le coeur.
C’est littéraire ou pas? On s’en moque, au fond.
Pour écrire sur un sujet aussi dur, pour porter témoignage de telles horreurs, toute fioriture est inutile. La réalité crue ne s’embarrasse pas d’une belle langue, l’autrice n’a de cesse d’aller droit au but. le lecteur prend un sacré coup au coeur et c’est ça qui importe. La littérature a aussi ce rôle.
« Et j’expliquais aux femmes de la famille mon ambition de devenir pharmacienne, ce qui les faisait rire aux éclats. Elles me traitaient de folle et vantaient les vertus du mariage et de la vie de femme au foyer.
Quand je renchérissais sur l’épanouissement qu’une femme trouverait dans le plaisir d’avoir un emploi, de conduire sa voiture, de gérer son patrimoine, elles interrompaient brutalement la conversation en me conseillant vivement de redescendre sur terre et de vivre dans la vraie vie ».
La vraie vie n’est décidément pas la même pour tous… Une lecture qui fait mal et qui fait du bien aussi pour garder en tête qu’il faut poursuivre la lutte pour le droit des femmes.
Bisous
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Oui c’ est un livre nécessaire ! Bisous
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Il sera sous le sapin demain. J’ai suivi tes conseils et je me le suis offert. Bisoussss
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Tu me diras ce que tu en penses ? Bisous ❤️❤️❤️
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La situation des femmes est déplorable à peu près partout sur la planète ; entendre régulièrement que nous avons tout gagné me met très en colère aussi, alors que ça ne concerne que quelques milieux privilégiés. Même chez nous, la soumission de pas mal de femmes est quand même très répandue. Je le lirai peut-être mais quand tout ira mieux, parce que là, côté bien sombre on a la dose !
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J’ai hésité avant de le lire …
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Pas trop envie actuellement, aussi. Mais un jour, pourquoi pas?
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Quand il sortira en poche ? :)f
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Cela a l’air très intéressant ! merci pour la découverte 🙂
Bonne journée
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C’est un roman très intéressant en effet et très marquant. Bonne journée à toi 🙂
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J’ai entendu l’auteure et on ne peut que s’indigner de ces « coutumes » patriarcales qui perdurent au XXIème siècle. Je ne lirai pas le livre tout de suite pourtant, et comme toi, je m’interroge, la frontière est mince entre témoignage et roman.
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C’est un peu ce qui m’a gênée au départ mais bon… c’est un « témoignage déguisé » tellement fort qu’on finit par arrêter de se poser des questions …
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Depuis l’annonce de son prix, je l’ai dans ma liseuse. J’espère que j’aimerai autant que toi.
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Je ne sais pas si je l’ai aimé … il m’a marquée c’est sûr!
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Je l’ai lu dans son éditions africaines « Munyal – Les larmes de la patience ». Un uppercut.
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Oh comme je suis contente de te lire 😉 je t’ai envoyé un mail qui m’est revenu …
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