Adam fut un adolescent timide et mal aimé. Il est aujourd’hui un homme élégant, sûr de lui et travaille pour le New Yorker. Un beau jour, il voit sur les écrans de Times Square le visage de son ancien ami, Ethan Shaw, la star du lycée, un garçon beau et brillant, dont Adam était secrètement amoureux. Celui-ci est accusé du viol et du meurtre d’une jeune mexicaine.
Ce crime horrible secoue l’Amérique, déchaîne les passions et la haine vengeresse de tout un pays sur le supposé coupable. Adam refuse de croire à la culpabilité d’Ethan et décide mener l’enquête. Il retourne sur les lieux très mornes de son adolescence, questionne pas toujours très habilement les proches de la victime, les proches d’Ethan, s’interroge sur la personnalité opaque de son ancien ami (présent mais toujours ailleurs, incapable d’achever quoique ce soit, même un puzzle…) et ce qu’il va découvrir…
Je ne vous dis rien. C’est très inattendu. En tout cas moi je me suis laissé prendre.
Oh mais quel beau livre ! Il démarre comme un honnête thriller, mélancolique, nimbé de souvenirs douloureux ressassés par le narrateur et devient au fil des pages de plus en plus trouble, limant peu à peu la frontière entre fiction et réalité, interrogeant avec acuité le rôle des médias, manipulateurs des foules si promptes à la vindicte. Les menaces qui pèsent sur Adam, son obsession à prouver l’innocence d’Ethan sèment le doute dans l’esprit du lecteur qui finit par se demander si ce qu’il est en train de lire n’est pas le comble de l’illusion… J’aime aussi que tout au long de son récit, Fabrice Humbert mêle fiction et réalité : le président Clifford, ancien acteur, aurait succédé à Donald Trump (ah ah ah dans la vraie vie il s’appelle Joe Biden et il n’est pas acteur, enfin pas que je sache).
« Le monde n’existe pas» est un roman au climat étrange, extrêmement maîtrisé, porté par une très belle écriture, à la fois fluide et recherchée, qui m’a régalée. Je conçois que la démonstration sur l’importance malsaine des médias dans l’opinion puisse sembler trop appuyée par moments (l’information qui tourne en boucle, dans le vide, devient un ver sous la plume de Fabrice Humbert, je trouve l’image très forte) mais elle ne m’a pas dérangée. Rien ne m’a dérangée dans ce roman, (enfin si, mais dans le bon sens, j’aime être dérangée quand je lis), même pas la fin, nébuleuse, que je n’ai pas comprise (ça devient le problème de ma vie les fins incomprises ou ratées, mais là, je ne sais pas pourquoi, ça passe.)
Un titre que j’ai noté, j’espère le lire dans le courant de l’année.
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Tu ne devrais pas le regretter c’est un roman passionnant
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Ton billet est convaincant, et ton enthousiasme communicatif.J’avais déjà noté ce titre, suite à l’avis de Krol, tu rends sa lecture d’autant plus urgente !
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Oui je recommande vivement ! Je vais aller voir le billet de Krol 😉
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C’est très tentant à te lire et pourtant, je n’aime pas les fins incomprises mais là, si cela ne t’a pas dérangé alors, je me le note et te remercie pour la découverte 😉
Bonne journée !
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Bonne journée à toi et merci de ton passage ici 😉
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J’ai beaucoup aimé ce roman très maîtrisé, comme tu le soulignes.
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Ahhh je vais aller voir ton billet !
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Comme toi, cette fin nébuleuse ne m’a pas dérangée.
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Tout le reste est tellement bien!:)
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Tu as été séduite, dis donc !
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Oui c’est un très bon livre !;)
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j’aime bien le mélange des genres… et je n’ai toujours pas lu cet auteur !
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Je m’apprête à en lire un autre ! C’est vraiment une belle découverte, une superbe plume
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Il me tente bien, j’avais beaucoup aimé La fortune de Sila et L’origine de la violence.
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Tu peux y aller sans crainte tu ne seras pas déçue !
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