« Le vrai boulot au fond c’était d’exister »
Kennedy Marr, la quarantaine, est un écrivain irlandais à (très) gros succès, obsédé sexuel, tendance alcoolique ++. Il pète dans la soie et il aime ça, même s’il n’a plus écrit une ligne depuis des années. Pour assurer son train de vie luxueux, Kennedy exerce le métier de script doctor. A Los Angeles, où il s’est installé, c’est un métier lucratif, qui ne va pourtant pas suffire à stopper les appétits du fisc, avec lequel notre écrivain est en délicatesse. Pour éviter la ruine, Kennedy se voit contraint d’accepter un prix littéraire dont il se fiche totalement et d’assurer des cours d’écriture à l’Université, en Angleterre, où son ex-femme Millie et sa fille résident (son ex est prof dans ladite fac, c’est pas de bol…).
C’est l’occasion (ou pas) pour Kennedy de rompre avec ses démons et de grandir un peu…
Encore un livre exhumé de ma pile à lire numérique où il se trouvait depuis … hum … 2015. J’ai bien fait de l’en sortir. Ce court moment de lecture (une journée et des poussières) fut extrêmement jubilatoire, malgré (ou grâce) à l’insupportable Kennedy Marr, ses prouesses sexuelles sans fin reconduites, son langage pour le moins fleuri, sa propension au mensonge, à l’évitement, sa fragilité même ( » si j’y vais pas, elle meurt pas »).
J’ai beaucoup souri devant tant d’outrances, et « Enfant terrible » aurait pu être juste ça, un bon livre trash et marrant, un moment un peu punk avant une lecture plus sérieuse. Mais John Niven va bien au delà : ce livre parle d’amour (celui qu’on a laissé filer, après lequel on continue de courir sans jamais se l’avouer…) il part d’art, du bonheur que peuvent représenter la culture et les livres dans une vie. C’est acerbe, touchant, démesuré, la satire est féroce mais le fond est tellement tendre… L’écriture est d’une vivacité qui ragaillardit (j’ai pas arrêté de surligner). Quant à la pirouette de la fin (un vrai twist), elle m’a infiniment surprise et amusée.
J’ai adoré !
Encore une fois, c’est la belle Cuné qui m’avait donné envie à l’époque, suivie de près par Cathulu.
« Chaque fois qu’un plombier commençait à lui raconter ce qui bouchait la canalisation, un électricien, comment il avait résolu tel problème de circuit, ou que n’importe qui d’autre tentait de lui révéler comment l’homme pouvait intervenir sur le monde physique, il cessait d’écouter. Les mots se fondaient en un plaisant brouhaha, tel un bruit de ressac chatouillant son oreille (…). Qu’avaient-ils tous, ces cow-boys de la mécanique, ces adorateurs de la réalité, avec leur manie de vouloir lui expliquer le fonctionnement des choses, avec leurs oraisons funèbres à la mémoire du joint d’étanchéité du frigo, du collecteur ou de la pompe à fuel, avec leurs diatribes à l’encontre des gouttières et des tuile du toit?(…) Est-ce qu’on ne pouvait pas lui foutre la paix? »
D’après une idée de Mokamilla
Une lecture jubilatoire? Tentant !
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Oui c’est très jouissif ! Drôle et très mordant !
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Je l’ai laissé filer celui-là, mais on ne peut pas tout lire ..
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Si tu le trouves à la bibli n’hésite pas !
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Tu nous fait une piqure de rappel!
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De temps en temps il faut bien! Tant de bons livres passent à la trappe …
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tiens, voilà bien un titre qui me tente….jubilatoire, ça me manque ces derniers temps en lecture! merci!
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Si tu ne crains pas une certaine … trash attitude dirons-nous ça devrait te plaire !
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Il a su attendre son heure !
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C’est le moins qu’on puisse dire …😁
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Mince, il ne figure pas sur le site de ma bib ! Je l’avais vu à sa sortie et cela m’est sorti de la tête. Si je le trouve d’occas…
Je t’ai « copité » et me suis inscrite à ce challenge
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Tu aimeras 🙂 c’est un roman très tonique !
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