« Adélaïde Berthel, c’est une femme comme plein d’autres. Elle a besoin qu’on l’aime pour se sentir exister »
Adélaïde, 46 ans, attachée de presse dans l’édition, est un coeur fraîchement solitaire. Séparée de son dernier compagnon, elle goûte pour un temps -très court- aux joies du célibat avant de rêver d’une nouvelle rencontre ( elle s’invente un « Vladimir »idéal qu’elle croit deviner dans chaque possible nouvel élu ). Las, sur le marché des célibataires en quête d’amour, notre quadra bientôt quinqua se rend bien vite compte qu’elle est devenue un produit périmé, un fantôme. On ne s’intéresse plus du tout à elle et ce constat la rend très malheureuse. Heureusement, il lui reste son chat « Perdition » et ses fidèles amies…
J’étais curieuse de découvrir ce roman depuis sa sortie. Je n’ai jamais eu envie de lire Chloé Delaume dans sa version « expérimentale » et auto-fictionnelle, même si chacun de ses passages télé ou radio se révèle très intéressant. Sacré personnage, cette Chloé.
J’aime les romans qui racontent des histoires, les expériences littéraires hermétiques, très peu pour moi. Les mésaventures d’une femme (de mon âge…) qui cherche l’âme soeur, ça peut être divertissant, entre deux lectures plus sérieuses. Alors oui, on est dans la « chick lit », le léger, à première vue. Une femme qui pleurniche, qui rêve, qui est déçue, qui aime son chat, ses copines… on a déjà lu ça mille fois. Pour ma part, j’ai renoncé depuis longtemps à lire ce genre de bouquins cucul gnangnan, mais Chloé Delaume est une auteure pas réputée pour sa joyeuseté et je suis curieuse…
Je crois que ce qui sauve tout à fait ce roman de la banalité de la chick lit (un écueil où j’ai cru voir Chloé Delaume se cogner dès les premières pages, aïe aïe aïe, j’ai failli jeter l’éponge et puis non) c’est d’abord son écriture : il y a une patte, une musique à laquelle on se laisse prendre ( j’ai trouvé des vers blancs dans la texte, Chloé s’amuse avec la langue, joue avec les répétitions, les noms des personnages sont rappelés à l’envie, ça agace, et puis on finit par s’en amuser « la préoccupation esthétique discrètement menée » pour reprendre les mots de l’auteure, est évidente… et pas tellement discrète.
La satire du milieu de l’édition est aussi amusante que piquante : la valse des auteurs, des éditeurs, des titres de livres farfelus ( Chloé Delaume se parodie avec une vraie jubilation) … tout cela marche plutôt bien. La sororité en ces temps troublés où les femmes doivent plus que jamais monter au créneau pour faire valoir leurs droits (ensemble on est plus fortes) est aussi mise en avant dans le roman et prend nettement le dessus sur les tracas amoureux de Chloé/Adélaïde. Elle est le vrai sujet du livre.
Et puis il y a cette fin (ces fins…). ça alors ! Le roman est à lire au moins pour sa conclusion en forme de pirouette douce-amère, ses dernières pages si émouvantes, ses derniers mots, que je ne révèlerai pas ici bien sûr :)Cet ultime chapitre, je l’ai tellement aimé que je vais le relire avant de rendre le roman à la Médiathèque.
« Adélaïde croyait exister hors du regard des hommes, s’être construite au-delà de leur désir. Aujourd’hui qu’elle devient un produit obsolète, la régression la guette, elle est assujettie. Elle préférerait tant être lesbienne, ses goûts sexuels, elle les maudit. Adélaïde ressent une forme de colère, elle aimerait être capable de se passer du couple »
Pas du tout attirée par cette histoire, même pas avec ta conclusion 🙂
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Ce n’est pas un livre indispensable non plus 🙂
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Il m’a été prêté, mais je n’arrive pas à l’ouvrir, j’ai vu tellement de billets déçus .. J’ai lu « mes bien chères soeurs », intéressant, mais pas assez creusé à mon avis.
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C’est chouette mais on peut s’en passer, la fin par contre est très belle
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Agacée au début, j’ai poursuivi, ça se laisse lire (juste zappé les expériences avec les copines!)
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Je suis d’accord ça se laisse lire plutôt bien ! J’aime assez son écriture, musicale je trouve
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Je tenterai peut-être : contrairement à toi, la chick lit me plaît assez (elle repose mon cerveau et est souvent vitale pour passer à des histoires plus sombres).
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Je suis toujours déçue par la chik lit même si je n’ai rien contre la lecture légère qui fait du bien de temps en temps … mais même dans le léger j’attends quelque chose que la chik lit ne m’apporte jamais … ce livre là dépasse le cadre. ( c’est pas non plus de la grande littérature)
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Pas envie de pleurnicheries, j’ai besoin de poésie, d’actions, je ne sais pas trop quoi d’ailleurs !
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C’est pleurnichard et poétique aussi 🙂
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Des pleurnicheries ? Tant que ça !
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Oui… l’héroïne pleure quand même pas mal …
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