« Il se dit que peut-être ça ne lui arrivera plus souvent, d’être assis seule sur la banquette arrière, en voiture avec ses parents »
Avis de tempête, tumulte dans les coeurs et dans les têtes… quelque chose dans l’existence, parfois infime, qui s’enraye, va en changer le cours. Rien de spectaculaire, tout se passe « en dedans ». Après l’orage reviendra le calme, peut-être. Mais tout est irrémédiablement changé pour celui ou celle qui a vécu l’orage intime…
Comme j’ai aimé ces nouvelles, écrites d’une plume délicate comme de la dentelle ! Un déménagement (« L’appartement »), un rêve qui prend l’eau (« Awa Beauté », je vais détailler cette nouvelle plus bas), un bain qui sera le dernier dans la maison (« La baignoire »), un pèlerinage dans un hôpital où un enfant a échappé à la mort, des années plus tôt (« Souvenir de la lumière », étrange et très beau texte qui ouvre le recueil), toutes les nouvelles témoignent, avec une douceur troublante, de la fragilité de l’existence. Dans « Les Cendres », un homme à l’arrière d’une voiture qui suit un convoi funéraire réalise qu’un jour ses parents vont mourir et qu’il les aime profondément. Une simple prise de conscience et tout vacille…
J’ai eu un véritable coup de coeur pour ces « Orages »et même si j’enchaîne les bons livres en ce moment, je suis ravie de trouver enfin avec ce recueil le petit plus qui fait que vraiment, je suis emballée, sans le moindre bémol, aussi bien par l’écriture, d’une beauté bouleversante, que par les sujets. Je n’aime rien tant que les nouvelles où en apparence il ne se passe rien alors que l’infime se révèle fulgurant… On est dans la captation de l’instant. Admirable.
Dans « Awa Beauté », nous sommes au Sénégal. Dans une cuisine, une jeune femme épluche des crevettes. Elle travaille chez Mme Cissé, fait aussi des ménages dans une banque. Elle a un rêve. Ouvrir un salon de beauté, qui sera unique en son genre : » une devanture peinte en rose et bleu, ses couleurs préférées. Et dessinées au mur des têtes de femmes arborant toutes les coiffures que proposera le salon, des plus traditionnelles au plus modernes, l’Aline Sioté Diatta, l’Angela Davis, la Beyoncé, la Rhianna ».
Awa économise sou par sou et le rêve n’est pas loin de devenir réalité. Et puis… un frère gravement malade, un traitement lourd qu’Awa est la seule à pouvoir financer et le rêve part en fumée. Rien de plus. Ce qui bouleverse, c’est qu’Awa n’hésite pas un seul instant à faire ce sacrifice, même si le frère est de toute façon condamné. Awa est une femme de devoir.
J’ai aimé toutes les nouvelles de ce recueil mais celle-ci m’a particulièrement émue. Ecrite en vers libres, elle est pourtant d’une sobriété remarquable, dans l’économie de mots, et c’est ce qui fait sa force.
Je participe avec ce très beau texte court de 28 pages au challenge de ma copinaute Lydia 🙂
Je ne savais pas que c’était un recueil de nouvelles ; j’ai encore un roman de lui dans ma PAL, je commencerai par lui.
J’aimeAimé par 1 personne
Je vais lire ses romans maintenant !
J’aimeJ’aime
Un grand merci pour ta participation !
J’aimeAimé par 1 personne
C’est avec plaisir ! Merci à toi 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Il y a longtemps que je n’ai lu des nouvelles… Vais faire un tour sur le site de la bib
J’aimeAimé par 1 personne
Tu devrais aimer, c’est d’une délicatesse… à propos je voulais te signaler que je ne peux plus poster de commentaires chez toi j’ai systématiquement un « jeton invalide »…
J’aimeJ’aime