C'est très bon

Un travail comme un autre- Alex W.Inker

« On naît avec quelque chose dans les veines (…). Pour moi un puissant courant électrique »

Nous sommes en Alabama, dans les années 20. C’est l’histoire de Roscoe T Martin, dans une Amérique ravagée par la Grande Dépression. Cet homme là est passionné d’électricité (il lit Faraday !) mais il se voit contraint de reprendre la ferme de son beau-père, dont sa femme Mary hérite. Il n’est pas fermier, le bonhomme, et la terre ne lui fait pas de cadeau. Au fil du temps, la frustration le rend amer et violent. La vie à la ferme devient insupportable pour sa femme, son fils et lui. Le couple se déchire…

Et puis vient à Roscoe une idée : détourner l’électricité de la compagnie Alabama Power pour alimenter son exploitation, avec l’aide de son métayer noir le brave Wilson. L’escroquerie fonctionne un temps et Roscoe retrouve l’estime et l’amour de Mary. Puis un accident terrible survient. Roscoe est arrêté et jeté en prison. Wilson est envoyé  à la mine. Les années -carcérales- passent, durement…

Le récit adapté du roman de Virginia Reeves que fait Alex W. Inker est en tout point réussi et passionnant. Une tragédie toute en orange et bleu, la couleur orange qui est LA couleur de l’album (un orange très soutenu pas si loin du rouge) rappelant de façon saisissante le vêtement des détenus américains. Et ce graphisme vintage, avec ces petits points qui piquent minutieusement chacune des cases… l’ensemble a la violence d’un uppercut. (Rare moment de douceur dans l’album : la rencontre « littéraire » entre Mary et Roscoe au début… Une rencontre qui ne laisse en rien présager de la suite : j’ai lu de façon très naïve, une vraie découverte, à part un survol du billet de Moka sur lequel je suis revenue ensuite)

Il ne fallait pas moins qu’un uppercut pour narrer le destin terrible de Roscoe. Tout ce qu’il traverse, les horreurs de la prison, les espoirs vains, l’attente toute aussi vaine de celle qui se trouve dehors… et cette fin… sur une pleine page… Je suis totalement impressionnée.

Grâce à Moka chez qui j’ai découvert cette BD formidable, j’ai envie de découvrir d’autres albums d’Alex W.Inker. En commande à la médiathèque !

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5 réflexions au sujet de « Un travail comme un autre- Alex W.Inker »

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