« Les histoires d’incendie, c’est plus compliqué qu’on ne l’imagine, c’est dans la tête des gens que ça se passe, parfois, il suffit d’un détail pour provoquer l’étincelle. »
La vie de Jean Seghers devient de plus en plus compliquée, alors qu’il vient de fêter ses dix ans de mariage avec Remedios. La station-service qu’il gère est menacée de faillite, Ousmane, son mécanicien, n’entend pas renoncer aux indemnités que Seghers lui doit et revient sans cesse à la charge. Le pire est que Remedios semble s’éloigner. Elle rentre de plus en plus tard et pas toujours seule. Le président du tribunal de commerce, un vieux copain de Remedios, serait-il davantage qu’un vieux copain? Jean a de forts soupçons…
Le dernier roman d’Yves Ravey est comme tous les romans d’Yves Ravey : court, mininimaliste, sans un poil de gras. Il fait totalement l’impasse sur la psychologie des personnages (tiens, le Nouveau-Roman) avec juste ce qu’il faut de décalé et d’étrangeté pour inquiéter le lecteur, un climat soi-disant policier qui se tend au fil des pages jusqu’au coup de sifflet final…
J’aime beaucoup cet auteur, même s’il ne me surprend plus. Cette remarque n’est pas péjorative : quand je le lis, j’ai l’impression de chausser de vieilles pantoufles qui sont dans mon placard depuis longtemps. Ce sont toujours les mêmes, je les range et je les ressors régulièrement, les enfiler me donne toujours un sentiment très agréable de confort familier. J’aime ça. Avec Yves Ravey, on a la certitude de lire des histoires dépouillées de tout affect, avec des personnages qui se trouvent dans des situations complexes, dont on ne connaît pas le lieu d’habitation et dont les noms sont bizarrement choisis : Remedios qui ressemble à une actrice américaine a un prénom espagnol, le président du tribunal de commerce s’appelle Walden (on ne fait pas plus américain, mais son prénom est Xavier, assez franchouillard) le petit ami de Dolorès, la mère de Jean, porte le curieux prénom de Salazare (comme la gare…). Je cherche une explication à ces bizarreries onomastiques et je n’en trouve pas. Peut-être qu’il n’y en a tout simplement pas.
Je viens tout à coup de réaliser que Dolores signifie « douleurs » et « Remedios »remède… L’épouse serait-elle un remède pour Jean, alors que sa mère lui occasionne de la douleur? C’est une hypothèse…
Mention spéciale tout de même à la fin du roman, à tomber par terre. Je n’en suis pas revenue. Hé hé. J’adore.
Je nuance donc mon propos, je reviens même carrément dessus. Yves Ravey peut surprendre ! Voilà pourquoi je continue à le lire avec plaisir : pour cette fameuse impression de déjà vu que j’aime bien et ce petit truc qui me fait dire woawww, il m’a eue.
« Parle-moi franchement, dis-moi comment tu te sens avec moi? Elle a ignoré ma question, elle a dit que je devais revoir les registres de compte avant le placement définitif en règlement judiciaire, ensuite elle est venue vers moi, m’a serré dans ses bras. »
je ne connaissais pas du tout…ça manque pas trop la psychologie des personnages…?
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Pas du tout, c’est très particulier on dirait un film …
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Auteur lu, roman repéré : efficace!
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Oui c’est le mot : efficace !
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court, mininimaliste, sans un poil de gras : tu m’intrigues.
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C’est sec, ça va droit au but… c’est efficace !
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Bonsioir Une comète, j’ai aussi beaucoup aimé ce roman avec toujours un narrateur qui est le « méchant » de l’histoire. Il a vraiment trouvé son style. Bonne soirée.
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Bonjour Dasola 🙂 oui il y a un style auquel on adhère ou pas … moi j’aime ! Bonne journée !
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Lu ! et pas trop trop aimé finalement… un peu trop sec pour moi peut-être !
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Oui c’est sec 🙂 mais la fin est excellente tu ne trouves pas ?
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