bof bof

Blackwood- Michael Farris Smith

Qu’est-ce qui est pire que ce qui te dévore?

Colburn revient sur les lieux de son enfance, à Red Bluff, dans le Mississippi. Il éprouve le besoin de comprendre les raisons du drame terrible qu’il a vécu autrefois. La ville de Red Bluff paraît comme asphyxiée, grignotée par le kudzu, une sorte de vigne qui s’infiltre et envahit tout. Dans le même temps, un couple de sans-abris et un garçon qu’on suppose être leur fils débarquent à Red Bluff à bord d’une vieille Cadillac. Leur comportement bizarre, l’attitude menaçante de l’homme en particulier attirent l’attention de Meyer, flic vieillissant en pleine crise existentielle. Un nouveau drame est-il en train de se préparer à Red Bluff où tout semble mourir peu à peu?

J’ai commencé ce roman dans l’enthousiasme : les premières pages sont véritablement saisissantes et l’on se dit qu’on a dégoté une perle de noirceur et de puissance narrative, comme les américains savent si bien les écrire. Un enfant, un couple, un drame d’une brutalité sans nom…

Nous sommes projetés ensuite bien des années plus tard, au moment de l’arrivée de l’inquiétant trio dans la ville, puis le personnage de Colburn que l’on a découvert enfant dans le prologue fait son retour dans les chapitres suivants. C’est là que les choses se gâtent, mon intérêt s’émousse mais j’ai envie de comprendre ce qui se passe, tout de même. Je soupire : phrases nominales et participes présents en abondance, qui semblent être la marque de fabrique stylistique de l’auteur dans ce roman, commencent sérieusement à me lasser… Quant à l’histoire, elle prend peu à peu une tournure fantastico-lyrique qui me laisse en dehors, les personnages ne me touchent pas du tout, ils sont lointains, à la fois monstrueux et abstraits. La fin m’a laissée stupéfaite… je n’ai visiblement rien compris, et surtout pas cette conclusion obscure et fantomatique. Je crois que ce genre de livre au déroulement et au message nébuleux n’est tout simplement pas pour moi. N’empêche, je me sens un peu seule quand je lis les différentes chroniques élogieuses ici ou là… et je suis déçue car le démarrage était plus que prometteur.

Seul point positif :  le livre n’est pas long (281pages) et constitué de brefs chapitres qui permettent d’aller au bout de la lecture sans y passer trois ans.

TANT PIS.

« L’homme regarda à travers la grande étendue de vert, captivé par l’amplitude du kudzu. Par la multitude feuilles en forme de cœur qui semblaient lui adresser des signes tandis que la nuit balayait la vallée. Il se tenait sur la route et le kudzu arrivait jusqu’au bord. À un pas du bitume bosselé. Il s’agenouilla et saisit l’extrémité d’une vigne entre ses doigts, et elle était aussi épaisse qu’un crayon et âpre et rugueuse. Il toucha ensuite une feuille. Lisse et douce. Il l’arracha de la vigne et la tint à plat dans sa paume et la caressa avec le bout de ses doigts râpeux comme s’il tentait de l’apaiser pour qu’elle s’endorme. »

Une participation pour Sharon🙂

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