« Que je la retrouve ou non, je ne pouvais pas supporter l’idée de rester seul dans ce calme glacé qui suit toujours le chinook. J’ai reculé dans l’allée et j’ai pris la route. »
Dans le Montana souffle le chinook, un vent chaud et sec, qui amène de la chaleur dans l’hiver glacé, le temps d’une bourrasque. Ce vent fou est la toile de fond des quinze nouvelles de Pete Fromm, comme l’est la nature, sauvage, montagneuse, où les personnages s’aiment, se quittent, se cherchent, se retrouvent… peut-être.
Elles sont belles et touchantes, ces nouvelles, et pour ma part, ça n’était pas gagné. J’aime bien Pete Fromm (j’ai lu « Lucy in the sky » il y a quelques années, qui m’a laissé un bon souvenir) mais je n’ai pas une passion pour les récits de Nature Writing. Ce qui m’a convaincue de lire ce recueil, c’est mon amour pour la nouvelle et surtout pour la nouvelle américaine.
Ces américains du Grand Ouest que fait vivre Pete Fromm, on s’y attache en quelques lignes. La nature est un cadre, certes magnifique, mais Pete Fromm soigne ses personnages et ses intrigues, très simples et pourtant captivantes.
Comment ne pas être touché par cette femme qui cherche à s’évader d’un quotidien familial pesant et qui invente… (je ne vous dis pas quoi) (« Concentré »), ou par cet homme qui n’ose pas dire à ses parents que sa femme l’a quitté? Ou encore par ce couple, dont le grand bonheur dérape sur la route, en quelques secondes ? (« Dérapages »)
La réussite de ces nouvelles réside dans leur délicatesse et dans la subtilité avec lesquelles sont mises en place les intrigues, très humaines et très justes. Avec Pete Fromm, aucun effet de manche, rien de rocambolesque ou de fou furieux comme chez un TC Boyle par exemple. J’adore TC, mais Pete Fromm est son exact opposé dans cet exercice périlleux qu’est la nouvelle. Les deux sont formidables, entendons-nous bien, à mon avis ils sont les deux facettes du talent américain pour les récits brefs. J’ai beaucoup pensé à TC pendant ma lecture, alors que les deux n’ont rien à voir (strictement rien). Allez savoir pourquoi.
Chez Pete Fromm, on déroule en douceur, on accompagne les personnages le temps de quelques pages puis on les laisse à leur destin. Les fins des nouvelles de Pete Fromm sont ouvertes, mystérieuses. A toi lecteur, d’espérer, d’imaginer un « après », heureux ou pas. Dans la nouvelle « Bûcheron » il est question d’un départ (ils s’aiment mais n’y arrivent plus), dans « Sauvetage », le héros (qui n’en est pas un…) veut quitter sa femme et n’en pas le courage. Partira-t-elle? La quittera-t-il? Sarah, dans la nouvelle « Baby-Sitter » reviendra-t-elle? On ne le saura pas. On l’espère, comme les personnages :
-« J’espère qu’elle est partie chercher du café (…)
– Moi aussi j’espère. »
Je n’en ai lu que deux de l’auteur, du nature writing pur ! J’aime bien lire des nouvelles, je note.
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Tu verras, elles sont bien !
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Un auteur que j’apprécie pour sa plume et sa sensibilité 😉
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Oui, c’est très sensible, sans sensiblerie, j’ai vraiment beaucoup aimé 🙂
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J’ai du mal avec cet auteur, et, si j’excepte mon premier lu, Indian Creek, que j’ai adoré, tous les autres me sont tombés des mains ou m’ont ennuyée… Bizarre, mais vrai ! 🙂
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Ces nouvelles ne sont pas très longues, elles sont belles, je pense qu’elles ne te tomberont pas des mains !!
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