« À Aldershot, on ne nous apprenait pas à nous battre, on nous apprenait à rester en vie le plus longtemps possible. »
Tristan, vingt et un ans, a survécu au carnage de la première guerre. Il a connu l’enfer des tranchées, le rejet de sa famille, l’amitié, l’amour, la trahison, la folie des hommes, devenus chair à canon et machines à tuer. Il tente, comme il peut, de panser ses blessures et de supporter un lourd secret ramené du front. De retour en Angleterre, Tristan a rendez-vous dans un café avec Marian, la soeur de Will, son compagnon d’armes, qui lui n’est pas revenu. Il a l’intention de lui remettre les lettres que Will lui avait écrites. Cette rencontre fait remonter des souvenirs et lentement, émerge le terrible secret de Tristan Sadler.
Quel roman magnifique ! Très habile dans sa construction (le temps de la guerre alterne avec celui du retour, pour finir par un ultime bond de plusieurs années), il est aussi remarquable par son écriture puissante, engagée. Les dialogues, très vifs, font progresser l’intrigue (et quelle intrigue !) et créent une grande proximité avec les personnages et leurs pensées. Cette proximité n’empêche pas le mystère : Will, en particulier, personnage attachant et ambigüe, gardera sa part d’ombre jusqu’à la monstrueuse fin.
Le livre met en lumière des thèmes forts : la guerre, l’homosexualité, la condition des femmes, et aussi celui, très original, des objecteurs de conscience, ces pacifistes qui refusent de prendre les armes. Envoyés au combat malgré eux, ils sont considérés comme des lâches et subissent le mépris et les brimades des autres soldats.
« Le secret de Tristan Sadler » qui a atterri je ne sais comment dans ma liseuse (j’achète trop de livres, il faut que je me soigne, mais pas tout de suite) est rempli de scènes fortes, déchirantes, et le fameux secret, révélé à la toute fin – l’auteur ménage brillamment le suspense, à aucun moment je n’ai imaginé… ça- broie le coeur.
A lire, à lire, à liiiire ! Comment passer à côté ? C’est pour des romans, parfaits comme celui-ci, qu’on est heureux d’être lecteur, qu’on ne cessera jamais de l’être, et qu’on plaint sincèrement ceux qui ne le sont pas. On va me répondre, » ils font autre chose à la place, que toi tu ne fais pas »(du sport, des activités manuelles, couture, peinture, ou bien ils chantent dans une chorale etc..). Oui, mais ils ne lisent pas Tristan Sadler.
« Tu n’aimes pas la guerre, c’est ça ?
– Personne ne devrait l’aimer, Sadler, me répond Wolf. Je ne peux pas croire que quiconque puisse vraiment aimer la guerre (…). Non, je pense tout simplement qu’il n’est pas juste d’ôter la vie à autrui de sang-froid. (…) qu’est-ce-que j’ai contre un pauvre gamin allemand qu’on a traîné loin de Berlin, de Francfort ou de Düsseldorf pour qu’il se batte au nom de sa patrie ? Qu’est-ce qu’il a, lui, contre moi ? »
Vu comme l’auteur m’a chamboulé avec son œuvre concernant les Romanov, je suis certain que celui-ci ne me laisse nullement indemne au vu du thème. Je me le note, merci !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci de ta visite 🙂 Je vais lire son bouquin sur les Romanov dans ce cas. C’est un auteur que je découvre avec bonheur !
J’aimeAimé par 1 personne
Finalement, ça a du bon d’acheter des livres numériques.
J’aimeAimé par 1 personne
Oui … mais en numérique ou en papier il faut lire ce livre, une merveille!
J’aimeJ’aime
Je ne connais pas cet auteur ; vu ce que tu en dis, je note tout de suite.
J’aimeAimé par 1 personne
Tu fais bien 🙂
J’aimeJ’aime
Je n’avais pas repéré ce roman, pourtant j’ai adoré Les fureurs invisibles du coeur…
J’aimeAimé par 1 personne
Je note fiévreusement « les fureurs invisibles… »!
J’aimeAimé par 1 personne
L’audacieux Mr Swift, Les fureurs invisibles du coeur deux de ses livres que j’ai adorés et je viens d’acquérir Il n’y a pas pire aveugle pour te dire à quel point il m’a conquis…. Je te fais confiance et note celui-là mais je pense que je lirai toute l’oeuvre de John Boyne 🙂 Et puis ne change pas, les autres font autre chose et ils sont heureux mais nous nous lisons et sommes heureux …. Le principal c’est que chacun trouve son bonheur même si nous sommes très chanceuses d’autant voyager, découvrir, réfléchir ….. Beaucoup plus d’horizons en somme 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
C’est vrai, Mumu, qu’on a drôlement de la chance ! 🙂 tant pis pour la couture en ce qui me concerne …🙄😄
J’aimeAimé par 1 personne
Et la couture me dit merci vu mes talents dans ce domaine 🙂
J’aimeJ’aime
Pareil pour moi … j’ai deux mains droites mais je sais tourner les pages d’un livre à défaut de faire de beaux ourlets …
J’aimeAimé par 1 personne
Ah mais j’ai tellement aimé les fureurs invisibles du coeur!!!
Ton enthousiasme est dévastateur, et je le comprends, alors!
J’aimeAimé par 1 personne
Tu devrais adorer ce livre poignant, magnifique !
J’aimeJ’aime
Tout enthousiasme est communicatif ! Je n’ai jamais rien lu de cet auteur et il semble que je passe à côté de quelque chose.
J’aimeAimé par 1 personne
Je le découvre et je pense en effet qu’il ne faut pas le louper ! Merci de ta visite 🙂
J’aimeJ’aime