« L’homme n’est pas un bloc monolithique mais un être mouvant, opaque et d’une extrême ambiguïté, qui peut à tout moment vous surprendre par sa monstruosité comme par son humanité. »
En 2016, la juge d’instruction Alma Revel a de lourdes décisions à prendre, sur le plan personnel mais aussi professionnel. Son mariage va mal, elle entretient une liaison passionnelle avec un avocat. Elle doit choisir entre un mari qu’elle n’aime plus, lui même en pleine remise en question sur le plan religieux – il redécouvre le judaïsme sur le tard- et un amant dont elle n’est pas sûre mais dont elle est vraiment très amoureuse. L’autre choix qui s’impose à Alma est de faire libérer -ou non- un jeune homme soupçonné d’avoir fait allégeance à L’Etat Islamique en Syrie. La France est encore sous le choc et l’effroi des attentats de 2015. Les décisions d’Alma ne peuvent être sans conséquences.
J’ai longuement hésité avant de lire ce roman, malgré mon amour pour les romans de Karine Tuil. Le sujet ne me disait guère et voilà. Encore du terrorisme, de la douleur, des événements récents et traumatisants… J’ai beau aimer un auteur, je ne le lis que si le thème de son roman me fait envie, en tout cas je ne me précipite pas. J’attends. Je fais tester aux autres 😉
J’ai d’ailleurs offert « La décision » à une amie qui l’a beaucoup aimé- j’attendais son verdict avec curiosité- et me l’a ensuite prêté. Eh bien, comme mon amie, je l’ai trouvé remarquable, à tout point de vue. L’ancrage dans le réel, qui est le point fort des romans de Karine Tuil, trouve ici le juste équilibre avec le romanesque. Les interrogatoires menés par la juge, qui alternent avec le récit de son propre cheminement intérieur, sont en tout point passionnants. Le tout se lit avec avidité. Cette plongée très documentée dans le milieu de l’anti-terrorisme, focus implacable sur le poids des responsabilités de ces hommes et femmes, nous fait nous sentir soudain très petits…
J’ai adoré l’écriture, fine, aiguisée, l’émotion palpable et la tension croissante, jusqu’au final assourdissant. On pourrait trouver les ficelles du dénouement un peu grosses, je le conçois. Pour ma part, j’ai été emportée.
Un excellent roman de Karine Tuil, qui depuis que je l’ai découverte, il y a maintenant de longues années, ne me déçoit jamais.
« On passe des heures avec les mis en examen, pendant des années, des heures compliquées au cours desquelles on manipule une matière noire, dure. À la fin de mon instruction, je dois déterminer si j’ai suffisamment de charges pour que ces individus soient jugés par d’autres. C’est une torture mentale: est-ce que je prends la bonne décision? Et qu’est-ce qu’une bonne décision? Bonne pour qui? Le mis en examen? La société? Ma conscience? »
J’ai les mêmes hésitations que toi et… Je n’ai pas encore sauté le pas, surtout en ce moment de ma vie !
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Ne saute pas le pas, attends le bon moment. Je t’embrasse bien fort ❤️
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Je n’avais pas été très convaincue par « les choses humaines », qui était ma première lecture d’elle. Du coup, je suis très hésitante pour celui-ci.
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« Les choses humaines » je l’ai aimé mais à mon avis, ce n’est pas son meilleur, en tout cas pas de mon point de vue. Il y a « six mois six jours » fabuleux, « l’invention de nos vies »( j’ai adoré!) « l’insouciance »… il y a de quoi faire. Tu devrais lui redonner une chance !
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Il n’y a que le dénouement qui ne m’a pas convaincu et m’a empêchée d’avoir un coup de coeur mais décidément cette autrice m’a conquise à chacun de ses romans 🙂
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Encore une fois on est d’accord Mumu 🙂 ça me fait super plaisir !
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J’aime alterner entre les livres doudous et les livres qui interrogent et qui remuent. Effectivement, c’est un métier dans lequel les décisions peuvent avoir de lourdes conséquences…
Bisous
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Dans ce roman c’est très bien fait, très juste ( enfin je suppose). L’auteure s’est beaucoup documentée, elle a rencontré des juges, tout est crédible !
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J’ai trouvé la fin trop plaquée et différente du reste du roman, dommage.
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