« Je suis l’enfant du futur. L’enfant conçu sans amour. Sans Dieu. Sans loi. Sans rien d’autre que la force et la rage.
Heil Hitler ! »
Pas encore né et déjà adorateur du Fuhrer, Max (Konrad) a été conçu dans un but précis : » créer une jeunesse hitlérienne digne des critères raciaux prônés par le gouvernement allemand ». Il est le premier enfant issu du programme Lebensborn et sera baptisé par Hitler en personne. Sa mère, sélectionnée pour concevoir et très vite effacée du paysage, il ne la connaît pas, de son père il ne sait rien non plus. Max raconte sa vie, et le récit démarre tout juste avant sa naissance, le 20 avril 1936 (jour anniversaire d’Hitler) pour s’achever au moment de l’arrivée des troupes russes dans Berlin. Il a alors neuf ans et un ami… Je n’en dirai pas plus.
J’aurais pu aimer ce roman qui démarre tambour battant et se penche sur ce monstrueux programme Lebensborn imaginé par Himmler, ignoble déshumanisation dont je savais peu de choses. C’est original et audacieux, reconnaissons-le, d’adopter le point de vue de l’enfant lui-même, de ne percevoir les événements qu’à travers son regard, totalement endoctriné.
Cette lecture est tellement violente qu’elle en est rapidement devenue très pénible. Je vais enfoncer une porte ouverte en disant que la voix d’un nazi est INSUPPORTABLE à entendre. Et qu’il n’est bien sûr pas question d’édulcorer le propos. Les faits sont historiques même si le personnage de Max est une invention, l’autrice le rappelle dans une note à la fin du livre.
Sauf que là, c’est un enfant qui s’exprime et il est mauvais comme la gale : toute cette haine et ces obscénités dans sa bouche (too much, vraiment, épuisant) eh bien, ça m’a mise hors de moi. Je n’aime pas avoir zéro empathie pour des personnages de roman, ça a pourtant été le cas ici. J’imagine que l’objectif est atteint, on est clairement dégoûté de ce qu’on lit mais j’aurais espéré un brin de nuance que je n’ai guère trouvé. S’il y en a, de la nuance, elle est tellement ténue que je n’ai pu que détester ce gamin du début jusqu’aux dernières pages. Il ne m’a pas émue, je n’ai pas ressenti de pitié pour lui…
Voilà un roman qui suscite un gros malaise. Je suis arrivée à la fin -je ne sais pas comment ni pourquoi, en plus, il fait 476 pages ! Je dois aimer souffrir…- complètement éreintée et écoeurée.
De plus, je m’interroge sur la classification « roman pour adolescents ». Pour ma part, je n’ai pas envie de le conseiller à mes élèves.
« Les putes, elles, s’accouplent avec les officiers les plus gradés, et les Polonaises avec les simples soldats. Les putes, elles crient « oui, oui ! ». Et les Polonaises, « non, non ! ». Elles sont violées. »
J’ai lu quelques livres sur les Lebensborn, mais pas du point de vue de l’enfant. Ce que tu dis de ce roman est franchement décourageant, je passe.
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C’est parce que c’est l’enfant qui raconte … ça me reste en travers de la gorge …
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Je suis d’accord avec toi. A ne pas mettre dans la catégorie « Roman pour adolescents ». Brrr, pas tentée et pourtant, l’idée de base est bonne. Bisous ma belle
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Vraiment c’est plutôt un livre pour adultes … enfin je trouve.
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Je me doute que la lecture doit être éprouvante… et parfois, ces lectures sont nécessaires… J’avais gardé en tête un roman pour jeunes ados et du coup je ne pensais pas qu’il était aussi long/épais.
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Je l’ai trouvé long et difficile … j’ai un gamin de 8 ans et ça m’a fait frémir…
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Oh la la… roman ado ? Ça laisse perplexe ! Et pourtant, je tenterais bien, juste pour voir…
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Essaie et tu me diras ! 🙂
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J’ai croisé ce roman plusieurs fois, je n’ai jamais ressenti l’envie de le lire, même s’il était chaudement recommandé par l’éducation nationale (je crois même qu’il était sélectionné pour des prix littéraires « jeunesse »). Comme je ne l’ai pas lu, je ne l’ai jamais conseillé à mes élèves (logique).
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Je viens de le trouver sur les étagères de mon tout nouveau Cdi et j’hésite à l’enlever( je n’aime pas la censure…)
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Je n’aime pas non plus, mais, pour avoir inscrit plusieurs fois des élèves à un concours de lecture, je peux te dire qu’il nous est arrivé deux fois (avec l’accord de la direction) de ne pas proposer un livre aux élèves (pour l’un, nous avons estimé que des cinquièmes étaient bien trop jeunes pour lire une scène de torture).
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Alors je suis bien embarrassée de lire ton billet car si pour ma part je ne l’ai toujours pas lu, j’ai un fils passionné d’histoire (et notamment de la 2ème guerre mondiale) qui l’a lu et relu (et ce assez jeune, gloups) ! Il n’a de toute évidence pas eu la même lecture que toi.
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Tu sais mes avis n’engagent que moi. Si ton fils a aimé tant mieux 🙂 d’ailleurs beaucoup l’ont trouvé formidable:)
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