« A l’époque, elle avait dû choisir entre le bonheur de ses enfants et le rêve de son mari et étant mère, elle n’avait pas réellement eu le choix. Elle avait choisi ses enfants. »
Joy, dynamique septuagénaire à la retraite, disparaît mystérieusement, après avoir envoyé un texto très étrange à ses enfants. Elle semblait vouloir se « déconnecter », le reste du message est illisible.
Sa disparition inquiète très vite, d’autant que le couple radieux qu’elle forme avec Stan depuis de longues années et avec qui elle a fondé une école de tennis très populaire, pourrait bien n’être qu’un vernis. De quoi faire peser quelques soupçons sur le mari, égratigné au visage. Et puis, il y a la jeune et si gentille Savannah, entrée par hasard (?) dans la vie des deux retraités et qui soudain a pris beaucoup de place… Joy a-t-elle été assassinée? Par Savannah? Par Stan? Par quelqu’un d’autre?
En voilà une lecture plaisante ! Le roman commence gentiment, on entre assez tranquillement dans l’intimité de cette famille pas aussi idyllique qu’on pourrait le croire et l’on découvre peu à peu la personnalité des quatre enfants, tous doués pour le tennis, même si aucun d’eux n’a fait carrière. Amy souffre de troubles de la personnalité, Troy a beaucoup traficoté dans sa jeunesse, même s’il s’est rangé depuis et a gagné beaucoup d’argent, Brooke est devenue kiné, Logan est décidément trop gentil. On s’étonne de cette curieuse manie de Stan, qui pendant des années, a pris la fuite au moindre conflit, parfois pendant plusieurs jours. Il y a une explication.
Tout cela est sympa et amusant mais ça pourrait ronronner. Et puis, le tennis et moi, ça fait deux, je l’avoue. Heureusement, même s’il est omniprésent et que Moriarty file allègrement la métaphore, elle le fait bien, ça n’est jamais pesant.
Il faut être un peu patient, car entre l’alternance passé et présent qui rythme le roman, les événements des derniers mois se mettent en place progressivement et la lecture devient addictive. L’écriture, que je trouvais un peu plate au départ, se fait plus mordante et savoureuse. Je me suis même surprise à souligner pas mal phrases que je trouvais très bonnes.
« Elle était si fragile en ce moment, comme un double d’elle-même en verre délicat. »
Derrière l’humour et la légèreté, l’autrice traite intelligemment des rapports hommes-femmes, des relations parents-enfants, des troubles alimentaires… J’ai apprécié que tout ce qui semble du détail finit par jouer un rôle dans l’histoire, comme la petite clef pendue au cou d’une certaine jeune femme. Il faut être attentif car l’autrice sème des indices comme des petits cailloux, au fil des pages.
Bien sûr, le petit bémol se trouve sur la fin, un peu facile à mon goût, trop vaudevillesque. On se dit « tout ça pour ça »? N’empêche, j’ai aimé, et comme à chaque fois, je n’ai pas boudé mon plaisir de découvrir un nouvel et -bon- auteur. C’est toujours une joie.
« Amy avait dit un jour à Joy qu’elle ne savait pas à quel point on se sentait seul quand on était célibataire. Joy avait envie de lui répondre qu’il arrivait que l’on se sente seul en étant marié, qu’il y avait eu des moments où elle se réveillait jour après jour avec un sentiment de solitude écrasant, mais allait tout de même préparer le petit déjeuner des quatre enfants. »
Ah zut ! Je n’aime pas les romans qui me tiennent en haleine pendant des pages et qu’on finit avec un décevant « tout ça pour ça).
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C’est quand même super chouette au final. J’ai passé un bon moment !
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je crois que si il est à la bibli je me laisserai tenter!
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Fonce !
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J’ai été déçue par ma dernière lecture « Neuf parfaits étrangers » alors que j’avais aimé les précédents. Je pourrais reprendre avec celui-ci.
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Celui-ci pourrait te réconcilier avec l’autrice, il est bien sympa !
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Je n’ai lu qu’un roman de cette auteure qui m’avait plu, mais sans plus. je n’ai pas eu envie d’en lire d’autres.
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Je lis ses romans, comme des bonbons, ce dernier n’est pas mal.
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Oui, sans être de la grande littérature j’ai trouvé ça très plaisant !
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Comme Keisha, c’est une autrice que j’aime bien retrouver. Les romans que j’ai lus m’ont plu à chaque fois même si on retrouve les mêmes ingrédients : humour caustique, satire, dévoilement d’une vérité sous des apparences trop lisses pour être honnêtes.
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