« Peut être que la noirceur de mon père et mon monstre sont assis sur la banquette arrière, à papoter, à comparer leurs anecdotes et à parier sur l’issue de la nuit ».
C’est très pénible, une panne de lecture, surtout quand elle dure. En général, il y a toujours un petit bouquin qui permet de relancer la machine assez vite mais là, pas moyen. Après de multiples tentatives diverses et variées, je me suis dit qu’il était temps de lire « L’arbre monde » de Richard Powers, qui gît depuis 3000 ans dans ma pile à lire. Très mauvaise idée. Ce livre n’est clairement pas fait pour moi, trop puissant, trop philosophique, trop tout. Abandon de chez abandon. So sorry Mr Powers.
J’ai ensuite commencé « Billy Summers », de Stephen King (Stephen met toujours fin à mes pannes de lecture, si lui n’y arrive pas je suis foutue…) et au bout de 200 pages fort longues, j’ai renoncé. C’est un bon livre, j’en suis sûre, mais c’était pas le moment. Et puis je commence à en avoir marre des énormes livres intransportables. Je prends le bus tous les jours et entre la gamelle du midi, le sac à main bourré de tout et le très gros livre, mon épaule est en souffrance. Ok, je vieillis, aussi. Du coup, je ne lis pas dans le bus, j’écoute la radio, des podcast, de la musique, j’observe les élèves qui montent bien après moi ( je suis au début de la ligne), ça fait de l’animation. Vive la lecture numérique, en tout cas. Je vais continuer à la privilégier, sans renoncer pour autant à la lecture papier.
Je vous raconte ma vie, mais c’est surtout pour vous dire que finalement j’ai trouvé Paul Cleave à la médiathèque : « Le père idéal ». J’ai mis beaucoup d’espoir dans ce roman, qui commençait drôlement bien. Je raconte un peu :
Edward est marié, père d’une petite fille. Il vit à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, une ville gangrenée par la violence et la délinquance. Edward, malgré tout, est heureux, même s’il traîne un lourd passé (une mère suicidée, une soeur prostituée, et, the last but not least, un père serial killer de prostituées toujours en prison). Un jour, il se rend à la banque avec Jodie, sa femme, banque qui se fait braquer par une bande de dangereux malfaiteurs. Jodie est tuée. Edward va alors sentir monter « le monstre » qui sommeille en lui, la petite voix qui le pousse à la violence et qu’il refoule depuis de longues années. Cette noirceur est-elle héréditaire et donc impossible à enrayer?
Très intéressant, bien fichu et plutôt bien écrit (la traduction semble de qualité) assez psychologique dans sa première partie, je n’ai pas boudé mon plaisir en découvrant ce roman. Au début, en tout cas. Soudain, ça se gâte un peu et on commence à trouver Edward et la poisse qui l’habite vraiment too much. On se dit qu’il ne lui manque plus qu’une maladie incurable pour achever de l’achever. Les rebondissements sont nombreux (trop), les personnages aussi, les drames se succèdent comme les dix plaies d’Egypte. J’ai eu un peu de mal à suivre et surtout à croire à ce que Paul Cleave essaie de me faire avaler. Je ne suis pas fan de la surenchère du malheur, dans la vie ou dans les romans ! On ne peut même pas espérer voir ici quelque chose d’un peu décalé, un humour très très noir, car ce polar n’est pas drôle une seule seconde. Il est au contraire très sérieux, totalement désespéré et me laisse un sentiment assez mitigé.
Voilà voilà, pour mon retour en fanfare.
« Ma photo est parue pour la première fois dans la presse quand j’avais 9 ans. Chaque journal local du pays l’a publiée, dans la plupart des cas en première page. J’ai même fait la presse internationale. C’était une photo en noir et blanc, un peu floue, mon visage était tournée vers le torse de mon père, il y avait des gens autour de nous. Après ça, on m’a vu à la télé, dans les magasines, dans d’autres journaux encore, toujours la même photo. Je n’avais jamais voulu ça, j’essayais de l’éviter mais je ne pouvais rien y faire ».
Lis des BD si tu n’es pas la dispo pour lire des romans ! Moi j’ai quasi arrêté de lire quand j’ai démarré mes études d’assistante sociale et là, je recommence à peine à retrouver le rythme d’antan… Mais les BD, découvertes il y a peut-être 6 ans maintenant, m’ont toujours permis de garder le lien avec la littérature ! Bises !
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Même les BD me tombaient des mains… sale période, heureusement ça passe ! De gros bisous 😉
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Il est dans ma PAL depuis un moment mais j’avoue que le côté too much mz rebute…
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C’est mon impression … ce n’est pas un mauvais roman c’est juste un problème de dosage des calamités …:)
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Ça a l’air d’être du lourd en effet ! Il n’y a que les polars qui me sortent d’une panne de lecture, mais en fait, ça ne m’arrive quasiment plus et j’en suis ravie.
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Dans ces moments là j’ai l’impression bizarre d’être amputée de quelque chose …
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A lire ton billet, dès le départ la barque était chargée.
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Oui c’est chargé et ça ne fait que s’alourdir . Ça manque un tout petit peu de nuances.
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Les pannes de lecture, pfff, j’en sais quelque chose j’en ai connu 2 d’un an….
Pour en revenir au livre, je l’ai lu à sa sortie et j’ai aimé 🙂 je ne me souviens même pas qu’il lui arrivait beaucoup trop de malheurs.
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C’est pas mal hein, c’est juste trop !
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Quand ça ne veut pas… les polars sont souvent un bon moyen de sortir des pannes de lecture, du moins ceux qui font partie d’une série solide et sûre.
Là, je ne connais pas, et je ne crois pas que j’aimerais cette surenchère.
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Je ne suis pas sûre que cela te plaise en effet. C’est dommage car l’intrigue psychologique est intéressante et moi j’adore quand il y a du psychologique et des personnages ambigus.
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Pour Powers, je te comprends. Mais j’avais bien cette lecture un peu plus facile.
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Je suis dans le polar en ce moment ! La panne est semble-t-il terminée..:)
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Mon, ce n’est pas encore le bon livre. J’avais la même panne et j’ai redémarré avec un livre qui n’aurait pas dû être pour moi. Pas un grand livre, mais, bon c’est ce qu’il me fallait.
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Ça y est j’ai trouvé ! Du noir de chez noir:)
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