
« Mais il sait aussi que dans les pires circonstances, dans les conditions les plus extrêmes, des gens trouvent encore la force de s’étreindre, de s’aimer, même au fond du désespoir. À cela rien d’animal. Seulement la vie qui insiste et s’entête. »
Je reviens avec Hervé Le Corre et ce roman où il y a un chien, beaucoup de loups… Et qui m’a mis la claque de ce début d’année. M’en remettrai-je? Je n’en suis pas sûre. Ai-je envie de m’en remettre? Pas sûre non plus.
je résume :
Franck sort de prison où il passé cinq longues années. Il attend son frère Fabien mais c’est Jessica, la copine de Fabien, qui vient l’accueillir et lui offre l’hospitalité. Dans la famille dysfonctionnelle, il y a le père, un vieux grigou qui trafique des bagnoles, la mère, une harpie pleine de fiel, et Rachel, la fille de Jessica. Cette petite fille ne parle pas beaucoup, mais ses silences en disent long et interpellent Franck( et le lecteur…). Point de Fabien, parti en Espagne, sans date précise de retour. Jessica, quant à elle, est une belle plante vénéneuse, nymphomane, junkie, lunatique (le mot est faible mais on ne va pas médicaliser tout ça, on dira juste qu’elle est trèèès changeante et violente, ça fait peur) et le pauvre Franck est complètement perdu entre le désir inextinguible qu’elle lui inspire et le profond malaise, voire le dégoût face à cette personnalité pour le moins borderline. Tout est malaise, dans cette famille, même le chien, terrible, dont on ne sait pas s’il va rester couché comme un brave toutou qu’il n’est pas ou sauter à la gorge de Franck ou de quelqu’un d’autre. C’est tendu, tendu, comme c’est tendu. Quelle angoisse, quelle ambiance empoisonnée, quel coup de poing dans la face, mes amis. Dire que j’ai adoré ce livre est vraiment en deça de ce que j’ai pu ressentir tout au long de cette lecture fracassante. C’est un truc. J’ai un peu de mal à le décrire, ce truc. C’est juste THE roman.
C’est du roman noir, social, plein de colère, de sexe, de poisse (pauvre Franck, t’étais pas si mal en taule) d’une puissance indescriptible, le roman des paumés, des rageux, écrit d’une plume magistrale, qui dit tout, décrit tout, c’est à pleurer de bonheur et de douleur aussi. Ce Le Corre est un génie, il m’a retournée comme une crêpe sur la fin, il m’a retournée tout le temps en fait. J’en ai encore mal partout, le coeur en vrac, mais que ça fait du bien. Et ces personnages … OMG. Cette folle de Jessica, « qui attire les embrouilles comme la merde attire les mouches », la tendre petite Rachel plus vraie que nature, et Franck… Franck, je l’ai trop aimée, voilà. Il est incroyable. Franck, Franck, Franck.
FRANCK.
Ce livre va avoir du mal à trouver des concurrents pour l’élection du meilleur livre de l’année (et meilleur auteur de l’année pour Le Corre, cela va sans dire) sur mon p’tit blog. On est seulement en mars, mais je sais ce que je dis. Mazette.
Je suis bien contente de lire que Jérôme, qui a découvert ce roman hallucinant bien avant moi, partage totalement et follement mon avis.
Il se disait toujours qu’en prison tout était plus violent, plus dur, plus impitoyable à cause de l’enfermement, de la promiscuité, et il avait plus ou moins appris à se protéger dans cette jungle emmurée. Mais jamais dans la vie normale, dehors, en liberté, il n’avait eu cette sensation qu’un prédateur pouvait l’attaquer à tout moment, en plein soleil, dans un coin sombre ou au plus noir de la nuit, simplement parce que c’était son plaisir, sans contrainte ni nécessité sinon celle de dominer, humilier, jouir impunément.
Pas encore lu, celui-là, mais je sens qu’il va me plaire…
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Tu vas kiffer… c’est un livre d’une puissance folle !:)
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Je me répète mais je ne sais pas encore si je vais le lire, j’espère mais je trouve que c’est très noir ce qu’il écrit, et mon cher et tendre a aussi beaucoup aimé 🙂
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Je voudrais te convaincre d’essayer …
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pas forcément mon genre de lecture, à voir à l’occasion!
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Désolée de ne pas t’avoir convaincue … c’est un livre extraordinaire
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Je viens de terminer Traverser la nuit, quelle écriture, toujours sombre bien sûr mais c’est un auteur indispensable pour moi. Découvert avec Après la guerre et plus lâché depuis.
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Que je suis contente de lire ce commentaire, j’ai adoré « traverser la nuit », « après la guerre »… comme vous dites, c’est un auteur indispensable ! Merci de votre passage ici.
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Merci pour ton avis sur ce roman un peu ancien de l’auteur. je note le titre, j’apprécie l’auteur.
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2017… ça passe … il faut vraiment que tu le lises, c’est fracassant
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Ton billet casse la baraque dis donc !! Il faut que je sorte de ma PAL le titre que j’ai (lequel ?) déjà ce sera un bon début.
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J’espère que c’est celui-là, vraiment !
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Je l’ai lu il y a deux ou trois ans et… c’était too much pour moi, trop trop noir pour le coup !
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Je comprends 🙂 c’est un roman très dur, fascinant je trouve ( pourtant je ne suis pas une violente 😅)
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