C'est plutôt bon

L’homme qui plantait des arbres- Jean Giono

« Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l’âme de cet homme sans moyens techniques, on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d’autres domaines que la destruction. »

Ce n’est pas ma première rencontre avec Giono, je l’ai découvert quand j’étais étudiante et j’avais été particulièrement touchée par la part sombre et désespérée de son oeuvre, que j’ignorais à l’époque. Qui a lu « Un roi sans divertissement » comprendra à quel point Giono est tout sauf un gentil écrivain champêtre et bucolique. Mais quelle puissance ! J’ai une pensée émue pour  une de mes profs de l’époque, une passionnée de Giono. Je l’adorais cette jeune femme, qui transmettait si bien tout son amour des écrivains comme Hugo, Chateaubriand et donc Giono. Raphaëlle Cardonne, si tu passes par là (!) je t’embrasse et te dis merci. Parenthèse nostalgie refermée, je reviens à ma lecture.

Sur les étagères de mon CDI, j’ai attrapé « L’homme qui plantait des arbres ». J’aurais aimé faire mieux mais la période n’est pas propice aux lectures longues. Celle-ci fait une cinquantaine de pages et elle est illustrée par Olivier Desvaux, dont les dessins sont doux et lumineux, à l’image d’Elzéard Bouffier, l’homme qui plantait des arbres. Le narrateur (Giono?) rencontre ce berger au cours d’une promenade sur les hauteurs asséchées de Provence. Notre homme est assoiffé et se désaltère à la gourde d’Elzéard. Les quelques heures passées auprès de lui suffisent à intriguer le narrateur. Elzéard, à l’aide d’une simple tringle en fer, plante des glands qui deviendront des arbres, des milliers d’arbres. Les années qui passent, les guerres, la violence des hommes, rien n’arrête Elzéard. Il plante et les arbres poussent.

Cette jolie fable écologique célèbre comme il se doit la bienveillance d’un homme envers la nature et son amour de la vie. Planter des arbres, c’est apporter de l’humidité, de l’oxygène, donc de la vie. Le message est beau et universel, il doit être entendu par les générations futures, à l’heure où l’on déboise sauvagement sans penser aux conséquences. Avec patience et détermination, comme Elzéard, on sauvera notre planète, peut-être.

L’écriture de Giono est simple et sans fioritures, comme le message optimiste de ce court texte. Je ne vais pas vous mentir toutefois, Je n’ai pas été transportée, je préfère Giono plus sombre, plus intense. Je ne suis pas sûre de garder très longtemps cette lecture en mémoire. Ce n’est pas le format court qui me dérange, loin de là. J’aime les nouvelles, j’aime le court quand il est marquant. Ici, c’est un peu trop doux, un peu trop effleuré pour me laisser une trace.  Je le recommanderai en revanche sans réserve à mon public de collégiens, à qui ce texte s’adresse davantage sans doute.

Chez Ingannmic, organisatrice de cet appel à la lecture commune autour d’un grand écrivain, retrouvez Giono, lu par les uns et les autres.

NB : demain je vous parle encore de Giono. La lecture audio de …. (hé hé je ne vous dis rien, j’aime les suspens à deux balles;) n’était pas prévue mais elle m’a accompagnée tout le week-end 🙂

17 réflexions au sujet de « L’homme qui plantait des arbres- Jean Giono »

  1. Mon prof de français de 3eme (il s’appelait M. Litzler) n’a pas réussi aussi bien que la tienne : « Colline » m’a tenue éloigné de Giono et quand j’ai retenté avec « Le hussard sur le toit », j’ai été convaincue qu’il n’était pas pour moi. Cependant, j’ai deux romans dans ma PAL et raté cette LC. Alors je te demande comme aux autres participantes : : penses-tu qu’un site/blog spécial LC où chacun viendrait annoncer la sienne pourrait être utile ? Je les rate toujours, je suis désorganisée, il me semble qu’un calendrier fixe que je pourrais consulter m’aiderait… Qu’en pensent les autres commentateurs ?

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  2. J’ai choisi le même texte que toi pour diverses raisons (y compris le manque de temps). J’ai lu Giono à l’école (il y a donc une éternité) et je ne m’en souviens plus très bien. J’ai révisé un peu en regardant l’adaptation cinématographique d »Un hussard sur le toi ». Maintenant que j’ai lu ton billet, je me demande si je n’ai pas lu aussi « Un roi sans divertissement (peut-être au collège). en tout cas, je suis ravie d’avoir participé à cette lecture commune.

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  3. En librairie, je ne l’ai aperçu que dans une édition où la nouvelle tenait quelques dizaines de pages pour deux fois davantage de « gloses » et d’explications de textes à l’intentions des « scolaires »… Pas eu envie de l’acheter.
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

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