Blanc autour – Wilfrid Lupano et Stéphane Fert

 

« Moïse avait une femme noire ! »

 

1832. La jeune Sarah, un jeune fille noire de Canterbury, dans l’état du Connecticut, veut comprendre le monde, les choses qui l’entourent, trouver la réponse à des phénomènes mystérieux et inexplicables : pourquoi un bâton semble t-il cassé dès lors qu’on le plonge dans l’eau? Prudence Crandall, qui dirige une école pour demoiselles blanches et bourgeoises, prend une grande décision lorsque Sarah lui rend visite. Celle-ci va devenir son élève. Et l’arrivée de Sarah dans l’école n’est que le début d’une aventure humaniste exceptionnelle. Prudence n’enseignera désormais qu’à des jeunes filles de couleur, déclenchant la colère haineuse d’une communauté raciste, bien décidée à en découdre avec Prudence et ses projets jugés dangereux. Violences physiques, dégradations contre l’école, menaces, procès, tous les moyens sont bons pour la faire renoncer…

Cette histoire terrible, librement inspirée de faits réels, très intelligemment scénarisée par Wilfrid Lupano qu’on ne présente plus et superbement mise en image par Stephane Fert m’a plus que séduite. Le dessin rond, tout en couleurs douces, la poésie de certaines planches dépourvues de texte contrastent avec la dureté du sujet et le rappel d’une triste époque où l’éducation des femmes était loin d’être une évidence. Quant à celle des noirs… n’en parlons pas. Le pavé dans la mare jeté par Prudence Candrall et son groupe de filles, qui risquent leur vie pour avoir le droit de s’instruire, nous rappellent à quel point l’école est une chance inouïe. Au cas où on l’oublierait – on oublie très vite hélas- en 2021, dans un certain pays du monde, des femmes n’ont plus droit à l’éducation et vivent terrées, en attendant la mort.

Cette BD est à mettre entre toutes les mains.

 

 

 

 

 

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